Communiqué de presse pour diffusion immédiate
Montréal, mercredi 2 mars 2022 - Malgré un important avertissement du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), qui a clairement rappelé que nous ne pouvons développer de nouveaux gisements de pétrole si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques, le cabinet fédéral envisage actuellement d’approuver le projet Bay du Nord. Ce projet entraînerait l’extraction d’un 1 milliard de barils de pétrole au large de Terre-Neuve-et-Labrador (TNL). Cela pourrait équivaloir aux émissions de gaz à effet de serre de 7 à 10 millions de voitures à essence sur nos routes chaque année.
L'opposition au projet Bay du Nord prend de l’ampleur au Canada et dans le monde entier. Au cours des deux dernières semaines, plus de 20 000 personnes à travers le pays ont déjà contacté le ministre de l'Environnement Steven Guilbeault et le cabinet en ce sens.
Aujourd'hui, 118 groupes environnementaux et citoyens et universitaires au Canada et à Terre-Neuve-et-Labrador ont envoyé une lettre (voir le lien ci-dessous) demandant au cabinet Trudeau de rejeter le projet de Bay du Nord. La lettre souligne que, selon la science du climat, aucun nouveau développement de pétrole, de gaz fossile ou de charbon n'est envisageable si nous voulons avoir le moindre espoir d’éviter les impacts les plus catastrophiques des changements climatiques.
Une deuxième lettre contre le projet a également été envoyée par 81 organisations internationales soulignant que son approbation nuirait à la crédibilité du Canada en tant que leader climatique et retarderait les efforts internationaux pour affronter cette crise.
Le dernier rapport du GIEC rappelle clairement que retarder davantage l’action climatique causera des dommages irréparables aux sociétés et aux écosystèmes de la planète. Les groupes affirment que l'approbation de Bay du Nord serait un acte d'hypocrisie climatique de la part du premier ministre Justin Trudeau, du ministre de l'Environnement Steven Guilbeault, la ministre des finances Chrystia Freeland et du reste du cabinet, qui ont affirmé à plusieurs reprises être engagés dans l'action climatique.
Dans le sillage de l'invasion russe de l'Ukraine, il faut aussi dénoncer la tentative honteuse de la part des producteurs d’énergies fossiles pour justifier la poursuite de l'exploration et du développement pétroliers et gaziers pour, selon eux, assurer la sécurité mondiale, et ce, malgré le fait que la déléguée de l'Ukraine auprès du GIEC ait publiquement critiqué la constante dépendance du monde vis-à-vis des combustibles fossiles comme source de cette agression continue.
Les groupes environnementaux affirment que l'industrie des énergies fossiles n'a plus d'avenir économique à long terme et ne peut pas assurer la sécurité mondiale dans un monde confronté aux impacts grandissants des changements climatiques. La lettre exhorte plutôt le cabinet à agir immédiatement pour augmenter le financement et le soutien à une transition juste, en particulier dans le prochain budget fédéral, pour que la province de Terre-Neuve-et-Labrador puisse offrir aux travailleurs, travailleuses et aux communautés un véritable avenir économique.
Ces lettres interviennent également après qu’un sondage à T.-N.-L. ait montré qu'une majorité de personnes soutiennent une transition verte. Des manifestations pour l'action climatique survenues dans les dernières années ont aussi attiré des milliers de personnes dans les rues.
Lettre des groupes environnementaux et citoyens au Canada et à Terre-Neuve-et-Labrador et universitaires :
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Contact médias:
Conor Curtis, chercheur sur les impacts climatiques pour T.-N.-L. et coordonnateur des communications numériques avec la Fondation Sierra Club Canada
709-638-0072 / conorc@sierraclub.ca
Gretchen Fitzgerald, Directrice des programmes nationaux, Fondation Sierra Club Canada
1-902-444-7096 / gretchenf@sierraclub.ca
CITATIONS
« Le projet Bay du Nord pose des risques environnementaux importants et compromettrait l'effort mondial urgent visant à réduire les émissions et à protéger la stabilité du climat. Au lieu d'augmenter la production de pétrole, notre défi prioritaire à l'heure actuelle est de gérer une baisse progressive de la production de pétrole qui permet aux travailleurs et aux communautés de saisir les avantages de la transition énergétique à faible émission de carbone. Approuver Bay du Nord entraînerait Terre-Neuve-et-Labrador dans la mauvaise direction, tant en termes de crise climatique que de sécurité économique à long terme. —Dre Angela Carter, professeure agrégée, Département de sciences politiques et École Balsillie des affaires internationales, Université de Waterloo, et membre du Conseil consultatif Net-Zero du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador.
« L’extraction d'un milliard de barils de pétrole de l'Atlantique Nord va anéantir nos chances d'atteindre les engagements climatiques canadiens et mondiaux. Un accident entraînant un déversement serait catastrophique pour les baleines, les poissons et les oiseaux marins. Les membres du Cabinet fédéral doivent rejeter ce projet et faire preuve d'un véritable leadership climatique. Il est temps de soutenir la transition et les emplois dans l'énergie éolienne, les transports durables et de lancer des rénovations éco-énergétiques permettant des économies d'énergie aux habitants de Terre-Neuve-et-Labrador. - Gretchen Fitzgerald, directrice des programmes nationaux, Fondation Sierra Club Canada.
«Ce projet enfermerait davantage l'économie de Terre-Neuve-et-Labrador dans une dépendance aux combustibles fossiles, à un moment où une transition écologique est nécessaire. Le cabinet fédéral devrait honorer les demandes de la province pour une transition écologique juste et agir maintenant pour soutenir les travailleurs et travailleuses et les communautés. Nous devons dire non à Bay du Nord. Nous devons protéger d'autres industries comme la pêche des risques environnementaux immédiats et des impacts climatiques à long terme que pose ce projet pétrolier. - Conor Curtis, chercheur sur les impacts climatiques pour T.-N.-L. et coordonnateur des communications numériques à la Fondation Sierra Club Canada.